lundi 8 mai 2017

Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ?

« Moi je voudrais être pompier ou cultivateur ou médecin ». Ces désirs, cette fraicheur qui sort de la bouche des enfants nous émeuvent, mais à peine quelques années plus tard les rêves sont oubliés. Il faut s’engager dans des études, longues si possibles, scientifiques de préférence. Il faut choisir une orientation, comme si les enfants devaient savoir dès l’âge de 15 ans ce qu’ils vont faire comme métier plus tard. Et puis il faut choisir les meilleurs lycées, les meilleures écoles pour que la réussite soit plus assurée. 

Comment avec tout ce qu’on attend d’eux pourraient-ils laisser libre cours à une aspiration

Quand je vois le parcours des quelques personnes qui incarnent pour moi aujourd’hui la réussite (je ne parle pas de réussite sociale), j’observe à chaque fois qu’elles n’ont pas suivi un chemin tout tracé. Elles n’ont pas fait de plan de carrière ni eu d’ambition préfabriquée calquée sur le désir de leurs ainés. Elles n’ont pas forcément fait de brillantes études. 

En revanche elles ont souvent dû faire des choix difficiles et vécu l’épreuve de la désorientation. Elles ont su dire non aux voies toutes tracées, aux autoroutes de l’éducation, à la course folle au diplôme. Elles ont été à l’écoute d’une petite voix, ont suivi avec patience un fil ténu, se sont laissé porter par un embryon d’aspiration qui a grandi de façon inespérée, ont su reconnaitre des signes que d’autres n’auraient pas remarqué. Leur chemin, jamais facile, s’est dessiné au fil du temps. 

Grâce à la méditation ce cheminement à l’écart des autoroutes des carrières préfabriquées m’apparait aujourd’hui comme la vraie vie. La méditation est en effet une voie de profonde transformation où on prend des chemins de traverse et où on fait l’épreuve de la désorientation. 

Elle est une chance pour les jeunes qui sont soumis aux injonctions parentales ou sociales. 

Elle est une chance pour les parents de voir la pression qu’ils transmettent à leurs enfants. 

Elle est une manière de dire non à ces injonctions. 

Elle ouvre la possibilité de découvrir son propre chemin, d’inventer sa vie.

Xavier Ripoche
Paris

2 commentaires:

  1. Merci cher Xavier,
    je ne suis plus adolescente mais la désorientation et la confusion je suis en plein dedans.... crois tu qu'avec l'âge il soit plus simple de sortir des sentiers battus, pour inventer sa vie?
    Il me semble qu'à l'adolescence, les possibles, m'apparaîssaient plus qu'aujourd'hui....

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  2. Merci pour ton commentaire chère Christine.

    Je crois que nous sommes tous dans la désorientation et la confusion, sinon il n'y aurait pas de chemin.

    Je pense aussi qu'il n'y a pas d'âge pour sortir des sentiers battus et inventer sa vie. En tout cas c'est l'expérience qu'on peut faire concrètement sur le coussin de méditation; que tout est ouvert, que la vie est devant nous prête à être inventée, quelque soit notre passé et même si on n'est plus adolescent. Personnellement cette expérience a changé mon rapport au travail. J'avais l'impression que mon avenir était tout tracé, que rien ne pouvait être inventé. Aujourd'hui je me rends compte que même si je ne vais sans doute pas changer d'employeur (quoique cette possibilité soit aussi ouverte), il y a quelque chose à inventer dans mon travail et ça j'ai la liberté de le faire même si je ne suis plus adolescent.

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