dimanche 3 avril 2016

Le sens de l’immobilité.

Luhoan Photo prise au @BritishMuseum de #Londres
Dans la méditation nous apprenons avant tout à rester immobile, sans bouger et au départ… cela s’avère difficile et assez troublant ; nous avons l’impression qu’il y aurait tellement d’autres choses à faire, tellement mieux à faire que de rester sans bouger ! Et pourtant « Immobile, il est bien plus aisé d’habiter son corps et de trouver une juste assise. L’erreur est de croire que l’on ne peut sentir son corps qu’à travers des activités physiques toujours plus intenses. Méditer c’est d’abord apprendre à se poser » écrit Fabrice Midal dans son ouvrage Simplement être là, le cœur grand ouvert.

Mais que faisons-nous au juste en nous asseyant immobile ?

Nous simplifions l’expérience pour mieux voir ce qui se passe. Nous nous posons et nous nous détendons dans l’immobilité « Dans ce cas la détente est très différente de l’idée en vogue… selon laquelle il faut se laisser aller, prendre du bon temps, se distraire en se payant des vacances. Ici nous parlons de détente de l’esprit, de laisser tomber l’anxiété, les concepts, la dépression qui nous enserrent habituellement. La façon de nous détendre, de poser l’esprit dans le maintenant, est la pratique de la méditation. » Chögyam Trungpa (Shambhala, la voie sacrée du guerrier). 

Cette simplification amène une clarté vive. Peu à peu nous découvrons que l’immobilité est vivante, alerte. Par exemple nous entrons en contact avec un monde de perceptions riche, multiple, infiniment subtil. Il existe une quantité infinie de sons, de couleurs, de qualités de lumière…

Egalement nous abordons avec plus de finesse et plus de délicatesse nos malaises, nos douleurs physiques qui peuvent, elles aussi, nous aider à revenir au moment présent, au maintenant tendre et vivant. N’oublions pas que la méditation est un entrainement : si nous bougeons à chaque inconfort, nous ne pourrons pas entrer dans la pratique. Cela nous apprend à travailler avec les difficultés. Et c’est exactement pareil ensuite dans la vie : il s’agit de s’entrainer à ne pas fuir à la première contrariété, à garder toujours la bonne posture, la juste posture dans toutes nos activités courantes : quand nous lisons, quand nous mangeons, quand nous conduisons, quand nous parlons…

Marie-Laurence Cattoire
Paris

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