jeudi 24 décembre 2015

La magie de Noël

M’échappe passablement en ce moment…toutes les lumières qui éclairent la ville mettent en évidence la fièvre commerciale, aggravée par l’angoisse de menaces terroristes et par le mécontentement des fonctionnaires en grève. Contrôles, bouchons, queues interminables dans les magasins, énervement; tout prend plus de temps alors que Noël approche, qu’il faut avoir acheter le sapin, les cadeaux, la dinde, les décorations, et fait les biscuits traditionnels. Je me sens prise dans cette atmosphère d’urgence, de frénésie, et je me surprends à y participer quand je sens la pression monter à l’idée de tout ce qu’il y a encore à faire avant cette date butoir du 24 décembre. Le temps est comprimé, il y a de moins en moins d’air pour respirer. Cette période de l'année met clairement en évidence un besoin fondamental. Un besoin d'espace pour pouvoir me relier à mon coeur et habiter mon existence autrement qu’en suivant le mouvement imposé. Méditer me permet de retrouver mon centre, et la confiance perdue dans l’éparpillement. Dans cette confiance retrouvée les lumières dans la ville peuvent alors me parler de la joie des enfants et d’un moment en famille que chacun se donne la peine de rendre beau et chaleureux.

Dominique Sauthier
Genève

mercredi 23 décembre 2015

L'attention rend tout plus intéressant

Le 19 décembre 2015 l'Ecole occidentale de méditation nous invitait à une projection privée au cinéma du Panthéon de Paris. Tous les membres étaient invités à découvrir la première partie d'un documentaire que réalise Bruno Venzal sur le philosophe François Fédier ; François Fédier vient régulièrement enseigner sur nos séminaires. 

Bruno nous donne à voir la manière dont François travaille et le film, d'une richesse et d'une tendresse rares, nous emmène en voyage à travers des rencontres émouvantes.
 

A un moment, lorsque François Fédier évoque la mémoire ahurissante qu'avait Jean Bauffret, il dit ceci :

"- Je suis à présent persuadé d'une chose, c'est que nous avons la mémoire de ce à quoi nous faisons attention.
- Je pensais que tu allais dire "de ce qui nous réjouit", rétorque Bruno hors champ.
- Ce n'est pas si loin… Nous gardons mémoire de ce à quoi nous faisons attention… Et lorsque nous faisons attention tout – absolument tout – devient intéressant !"


Quelle magnifique définition de l'attention, qui rend tout intéressant, vivant, réel, aventureux ; de cette attention délicate qui rend à l'instant présent toute sa précieuse unicité.
Par la méditation, nous travaillons à développer cette attention à ce qui nous entoure, à ce qui arrive, à ce qui survient, à ce qui passe, aux autres, au monde… et alors naît un nouvel intérêt pour la vie.

Marie-Laurence Cattoire

Paris

lundi 14 décembre 2015

Retrouver l'enfant en nous

Au début de son ouvrage Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzche décrit la fameuse triple métamorphose de l’esprit pour dépasser l’humain et atteindre l’état de « surhumain » .
L’esprit se mue d’abord en chameau, puis du chameau il se transforme en lion et étonnement, la troisième et ultime métamorphose est marquée par le passage à l’état d’enfant.
Le souvenir de cette métaphore nietzschéenne m’est revenu lorsque j’ai écouté l’enseignement du mercredi soir de Fabrice Midal où il nous invite à reprendre contact avec l’enfant qui est en nous par l’intermédiaire de la pratique de la méditation.

Pour illustrer son propos il utilise notamment une extrait de L’élégie inachevée de Rainer Maria Rilke où il dit ceci :

« Qu’il y ait eu une enfance, cette fidélité sans nom
des célestes, cela, ne laisse pas le destin te le révoquer
»

Fabrice Midal poursuit : « lire un poète, c’est comme recevoir un coup de poing dans l’estomac. Les mots de Rilke nous montre que notre responsabilité c’est de ne pas révoquer notre enfance, que nous ne laissions pas notre enfance être révoquée. C’est cela une vie humaine. »

Toucher l’enfant en nous c’est garder vivant cette innocence qui accueille tout ce qui est : à chaque fois comme si c’était la première fois. Dans cet espace ouvert, le monde devient profondément vivant.

Mathieu Brégegère
Paris

vendredi 11 décembre 2015

S’ouvrir à la poésie

Quand l’animatrice radio de l’émission France Culture « ça rime à quoi »  introduit son propos en demandant à Fabrice Midal « pourquoi la poésie ? », il lui répond « parce que sans elle, vivre, est impossible ».

Je dois avouer qu’avant de rencontrer l’Ecole occidentale de méditation, l’univers poétique m’était inconnue ; j’étais hermétique à cet assemblage de mots qui ne me relevait pas immédiatement le sens de son secret.
Depuis peu, je suis moins saisi par ce désir de toute puissance, de tout maitriser et j’accepte avec plus de patience de ne pas tout savoir, tout de suite.
Dans ce mouvement, la lecture attentive de l’ouvrage « Pourquoi la poésie ? »  fut initiatique pour mon expérience. Je suis plein de gratitude d’avoir pu quelque peu apprivoiser la poésie, de m’être rendu compte qu’elle est une manière d’être au monde qui pouvait guider ma vie.
Habiter le monde de façon poétique ; voici l’aspiration noble qui anime mon travail spirituel aujourd’hui et ce n’est pas toujours aisé pour le gascon maladroit que je suis ! 

Mathieu Brégegère
Paris

lundi 7 décembre 2015

La présence irradiante

Faire l'expérience de la présence irradiante d'humilité et de simplicité de la princesse Chujo-Hime.
 

Rien de superflu ne subsiste devant un tel recueillement de l'être.
Et laisser son cœur être envahi par l'urgence de la pratique.


Marine Manouvrier
Bruxelles

mardi 1 décembre 2015

La méditation au Théâtre du Châtelet

Le 11 novembre dernier, le Théâtre du Châtelet  a accueilli une journée exceptionnelle autour de la méditation, mettant en présence les plus grands noms venus d’horizons et d’obédiences diverses. Depuis plusieurs années, Fabrice Midal avait le souhait d’organiser un tel événement : réunir ceux qui, aujourd’hui, parlent sérieusement de la méditation, la pratiquent, la présentent, voire l’enseignent.
C’est le partenariat entre le magazine La Vie et l’École occidentale de méditation qui a finalement rendu possible cette rencontre unique, offerte à 2.000 personnes curieuses d’en savoir plus sur la méditation et sur la manière dont elle s’ancre à présent en Occident. Un cadre magique, 8 mois de préparation, 4 heures pour tout installer et 20 bénévoles au service de la situation ont permis d’entendre tour à tour le médecin Christophe André, le bouddhiste Matthieu Ricard ou encore les chrétiens Jean-Marie Gueullette et Sheelah Trefle Hidden.
Fabrice Midal, qui dirigeait la journée aux côtés de la rédactrice en chef Élisabeth Marshall, a également donné la dernière causerie. Lorsqu’il a transmis la pratique de la confiance à un auditoire attentif, la qualité de présence était particulièrement tangible. Comme elle le fût lors des dédicaces de clôture données par chaque intervenant, suivies d’un silence long, précieux et devenu si rare.
Cette journée fût une démonstration éloquente de la place de l’École aujourd’hui et de l’engagement de ses bénévoles.

Marie-Laurence Cattoire
Paris

mardi 3 novembre 2015

Pratiquer la méditation, c’est ouvrir un chemin pour rentrer à la maison

Cette citation paradoxale m’a profondément troublé tout autant qu’elle a marqué un tournant sur mon chemin de pratiquant. En effet, elle nous montre comment l’expérience méditative est une aventure existentielle nous ramenant à la maison.

La vie dans cette maison ne ressemble pourtant pas à l’idée que nous en avons trop souvent : elle n’est pas l’espace du confortable où nous pouvons nous fixer sur une identité particulière, un moi, un ego.
Au contraire cet espace primordial retrouvé est le lieu de la grande confiance où nous pouvons assumer la liberté de s’unir avec le mouvement naturel du monde.
Nous pouvons également prendre le risque d’ouvrir en grand les portes de notre cœur. Nous sommes alors amoureux du monde(en un certain sens).
 
Pratiquer la méditation c’est cultiver ce sens du courage nous rendant capable de défaire les schémas de nos habitudes et les fers de nos crispations pour rentrer à la maison.

Mathieu Brégegère
Paris